Accompagner un enfant violent.
- Vanessa Dansette
- 10 oct. 2020
- 5 min de lecture

La violence est l’expression d’un grand mal-être, d’une frustration, d’un sentiment d’impuissance tellement fort que l’on est incapable de garder son calme.
Aucun être humain naît mauvais et a fortiori violent.
La violence surgit comme la dernière option pour protéger son intégrité et elle peut se manifester à tous les âges !
Elle peut être physique, verbale ou psychologique.
D’un point de vue neurologique, nous nous développons tous différemment et comme nous le savons bien, les premières années étant celles qui vont influencer nos choix, nos schémas, nos réaction « à chaud » et nos automatismes, il est primordial de bien accompagner un enfant sur ses émotions pour favoriser le développement en un adulte conscient, bienveillant et empathique. Un tel accompagnement lui permettra, une fois mûr, d’éviter les situations à risque au mieux et au pire, de réussir réagir dans le calme et la maîtrise de soi.
Par définition un enfant n’est pas assez mûr pour contrôler ses émotions, rien de nouveau.
Attendre de lui d’en être capable pourrait aggraver son sentiment déjà existant de frustration, le sentiment insupportable pour un enfant de ne pas être compris, validé par sa maman ( je parlerai dans un autre post pourquoi la figure de la maman est celle qui joue le rôle prédominant) et par conséquent augmenter ses réactions violentes.
Un enfant a besoin qu’un adulte mette des mots pour lui sur ce qu’il ressent car tout seul c’est trop difficile.
Il a aussi besoin que l’adulte prenne en compte SANS JUGER, son émotion en la validant.
Et enfin, il a besoin d’être réconforté et c’est justement cette attitude bienveillante qui va influencer son comportement en un comportement respectueux.
Rappelez vous : vos actions auront une plus grande influence que vos mots dans l’éducation.
Comme toutes les mamans vous souhaitez que votre enfant soit respectueux.
Accuser, rejeter, juger à cause de sa violence c’est réagir violemment ( pour lui ) dans ce cas comment lui inculquer le respect et la bienveillance ?
Maintenant j’ai une question à vous poser : Cela vous est-il déjà arrivé de vous faire larguer par un amoureux? Avez-vous souvenir de cette douleur insurmontable ?
Et vous étiez adulte, vous aviez la maturité nécessaire pour rationaliser, vous récupérer et avancer.
Imaginez que votre enfant sente la même chose à chaque fois qu’il se sent abandonné par vous, sa maman, le repère sur lequel il a confiance à 100%.
( Quand je parle d’abandonner je veux dire, par exemple si il se met a vous taper, de le rejeter en lui disant qu’il est mauvais )
Imaginez qu’il ressente la même chose et qu’en plus il se retrouve seul à chercher un mécanisme de survie à cette douleur si forte qu’il pense qu’il va mourrir ?
L’émotion d’un enfant qui se sent abandonné équivaut à la peur de mourir, tout son corps de met en état d’alerte maximale.
La répétition de tels évènements engendre forcément une construction neurologique basée sur le stress et cela a des effets très toxiques notamment sur les facultés apprentissage mais aussi sur la capacité d’empathie.
Alors qu’est-ce-qui peut atteindre l’intégrité d’un enfant?
- On l’oblige à faire quelque chose qu’il ne veut pas.
- On ne prend pas en compte une demande pourtant formulée clairement, un refus ou un besoin que l’on connaisse déjà de lui.
- Quelqu’un lui prend un objet lui appartenant sans son accord, ses parents l’obligent à « partager » ( sujet qui sera traité un prochain post )
- Il accumule une tristesse non reconnue par sa figure d’attachement, ni validée ni mise en mots et donc restée bloquée au niveau énergétique.
- Il se sent abandonné émotionnellement par sa maman ( laisser pleurer tout seul, ne pas consoler si il est frustré, être menacé si il ne fait ce qu’on lui demande, pour donner des exemples, accuser d’être la cause d’un désagrément que nous adulte on ressent, pour donner quelques exemples .
- D’autres personnes adultes ou enfants atteignent son intégrité sans que ses parents ne s’en rendent compte ( égal au sentiment d’abandon).
- On ne lui demande jamais son avis, on lui impose des choses sans tenir compte de ses besoins ou capacités, de ses limites considérant son étape évolutive.
- Manque de temps de connection avec les parents
La liste n’est pas exhaustive.
Vivre avec un enfant violent peut apporter de gros problèmes au sein d’une famille il faut réagir sans attendre.
Pour commencer, je suggère de porter un regard introspectif au sein de la dynamique familiale et de repérer avec objectivité et honnêteté les points qui pourraient être la cause de cette violence.
( vous pouvez vous inspirez de la liste ci-dessus mais surtout n'hésitez pas à chercher plus loin ).
Vérifiez aussi dans le cercle plus élargi : les éducateurs ou éducatrices, la famille, les autres enfants.
N’ayez pas peur de poser des questions aux personnes qui gardent votre enfant comment ça se passe, si vous avez des doutes: approfondissez.
N’ayez pas peur de montrer que vous avez des doutes si vous en avez, la santé mentale de votre enfant est plus importante que n’importe quel problème d'adulte car il est vulnérable et dépend 100% de vous pour vivre.
Dans un deuxième temps, vérifiez objectivement et honnêtement votre degré de disponibilité émotionnelle envers votre enfant.
Si vous remarquez que vous ne l’êtes pas assez alors n’attendez pas une minute pour chercher des ressources et pallier à cela, cela vous donnera une belle énergie de vous sentir évoluer!
N’hésitez pas à demander de l’aide : accompagnement psy, lectures, ateliers, groupes, famille, amis.
Ensuite avec votre enfant, pour palier à la violence la seule chose qui fonctionne durablement ( exit punitions, menace ect..) c’est le respect et la bienveillance.
Inspirez-vous des 4 accords toltèques: «ne prenez pas les choses personnellement », « Fais toujours au mieux», « que ta parole soit impécable », «ne fait pas de supposition ».
Regardez votre enfant avec ses yeux, prenez en compte son mal être, soyez fière et honorée d’être son pilier, accompagnez-le, consolez-le comme vous auriez aimé être consolée lorsque vous vous êtes sentie le plus triste de votre vie.
Je vous assure que cette attitude, qui demande une grand patience, un grand calme, un don de soi incommensurable, certes, en vaut la chandelle.
Je vous écris cela en pleine conscience que j’ai moi-même du travail à faire.
Étant maman solo et ayant des ressources intérieures limités, je suis régulièrement confrontée à ce vide empathique qui nous pousse à rejeter notre enfant au lieu de l’accompagner.
Et j’utilise cette conscience pour faire à chaque fois mieux, pour que mon fils ne soit pas marqué comme je le suis par une enfance teintée d’abandon émotionnel de la part de ma maman.
Je suis sûre que beaucoup d’entre vous l’on vécu aussi et que cela est plus ou moins conscient dans votre esprit.
Pensez à vous faire le câlin qu’il vous a manqué parfois étant petite.
Ayez confiance en vous et votre enfant.
Si vous êtes bienveillante avec lui, il le sera à son tour.
Vanessa.
Comments