Le besoin viscéral d'être ressenti par sa maman.
- Vanessa Dansette
- 20 avr. 2020
- 4 min de lecture
Dernière mise à jour : 30 avr. 2020
Le nourrisson a des besoin viscéraux urgents qui demandent une réponse immédiate.
Son cerveau est tout-à-fait incapable d'appréhender l'attente et ce, jusqu'à l'âge d'environ sept ans.
Lorsque son besoin n'est pas reconnu, validé et assouvi, il entre dans un état d'alarme extrême car il sent que sa survie est menacée.
Imaginez que vous êtes au supermarché et que tout d'un coup vous ne voyez plus votre enfant.
Ce sentiment d'extrême panique est le même que le bébé ressent si personne ne répond à son besoin malgré les signaux envoyés.
La fusion avec la maman est un effet naturel présent chez tous les mammifères. Grâce à elle , le bébé se sent protégé et pris en compte par sa maman qui est connectée très profondément à son bébé ( phase de 0-7 ans avec période intense de 0-3 ans environ).
Le bébé dépend complètement de sa maman et il a confiance en elle pour qu'elle valide et réponde à ses besoins. Il a passé neuf mois dans son ventre, il connait son odeur, sa voix. Elle est sa figure d'attachement primaire.
Lorsque son besoin n'est pas assouvi ( exemple : laisser bébé pleurer pour qu'il dorme seul) la désillusion et le désenchantement briseront son espoir de bien-être.
" Les enfants non ressentis, non satisfaits, non accompagnés par leur figure d'attachement primaire ( la mère le plus souvent), resteront dans la lute perpétuelle entre deux désirs impossible à concilier : " c'est maman ou moi qui gagne"." Laura Gutman.
Cette guerre pour obtenir la satisfaction de leurs besoins basiques les oblige à déployer des mécanismes de survie. Le choix délibéré de ne pas répondre à un besoin de votre enfant équivaut à le laisser seul avec son désespoir.
Alors qu'est-ce-qui nous empêche de répondre aux besoin de nos enfants? Comment pouvons-nous laisser un bébé pleurer sans le prendre dans les bras et le satisfaire?
Mon constat est que notre société moderne est tellement détachée des valeurs humaines basiques que nous en venons à suivre des idées qui sont contre la physiologie des enfants.
Pour une raison que je dois encore élucider, je constate que le schéma validé est celui de l'autorité imposée qui requiert toute sortes d'armes comme l'usage de la peur, la menace et aussi ignorer. Tous ces mécanismes sont une démonstration de manque empathique de la part des parents.
Que ce passe-t'il exactement?
Le problème, comme le souligne Laura Gutman dans son travail, est que nous sommes nous-même nécessiteux, nous venons de générations entières avec le même manque de prise en compte de nos besoins primaires, de la sous-estimation de ceux-ci, la non validation et manque d'accompagnement adapté à notre étape évolutive.
Face à la grande demande de notre propre enfant la mémoire traumatique nous reconnecte directement à ce sentiment de désespoir et d'abandon, cette douleur est ce qui nous empêche de connecter à notre tour avec notre enfant car maintenant adulte et ayant le contrôle, nous ressentons le besoin de penser d'abord à nous-même et assouvir ces besoins non pris en compte.
La pression sociale et les mythes qui la caractérisent vont absolument dans ce sens, faisant croire aux jeunes parents que la " fermeté" et la domination (laisser un enfant pleurer seul alors qu'il ne peut pas se déplacer en est un exemple, ou la menace sur un enfant plus grand aussi ) est la méthode qui va " apprendre " aux enfants les limites.
Cette croyance est fausse. D'ailleurs rien n'a jamais été démontré dans ce sens.
Les enfants n'ont pas besoin d'être dominés et donc brisés dans leurs attentes pour apprendre. L'enfant, comme tout mammifère, apprend en mimant et en faisant ses propres expériences. Si on le laisse se développer à son rythme, en l'accompagnant et en lui donnant toute la protection et sécurité dont il a besoin, de lui-même il sera capable de développer sa propre éthique et s'autoréguler.
Au contraire, un enfant qui grandit dans un environnement hostile, dans lequel il aura dû dès le départ, déployer des mécanismes pour survivre à son désespoir de ne pas être pris en compte dans ses besoins primaires, aura plus de problèmes à démontrer de l'empathie envers les autres, il aura moins confiance en la vie et fera donc des choix en fonction qui ne seront pas forcément les plus sains.
Aujourd'hui grâce à des recherches scientifiques et sociales , nous pouvons mettre en relation les maladies psychologiques ( en France 1 français sur 5 est diagnostiqué avec une maladie psychologique) d'autres pathologies comme l'addiction, l'anxiété et le stress chronique.
Briser ce cercle est possible si nous prenons conscience de nos actes, de leur portée, des besoins de nos enfants.
Les informations de la neuroscience sont maintenant à la portée de tous donc nous n'avons plus aucune excuse pour ne pas savoir quels sont les besoins des enfants, leurs capacités et leurs limites relatives à leur étape évolutive.
Nous connaissons les conséquences à long terme des manquements à leurs besoins primaires.
Nous savons que nous même avons manqué dans notre enfance et que la mémoire traumatique opère lorsque notre enfant nous crie son besoin et que ça nous fait mal.
À partir de là, nous adultes, avons le choix de prendre les choses en mains , ou non, de changer la donne, de travailler nos blessures pour ne pas en créer chez notre enfant....
Alors? on y va?
Bien à toi, avec tout mon amour,
Vanessa pour Maman accompagnée.

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